Le mouvement des Foyers de SLD
« Dans le foyer de SLD à vocation universitaire, comme dans l’hôpital d’enseignement, les objectifs des soins aux patients, de l’enseignement et de la recherche doivent être complémentaires et synergiques afin que toutes les parties affiliées puissent bénéficier de cette expérience. » — Weiler, 1987, comme il est rapporté dans Barnett et coll., 2011
Notre concept de classe vivante trouve ses racines dans le mouvement des Foyers de SLD à vocation universitaire. Les définitions de foyers de SLD à vocation universitaire varient, mais concordent généralement sur les notions fondamentales suivantes (Chilvers et Jones, 1997; Mezey, Mitty et Burger, 2008; Barnett, Abbey et Eyre, 2011) :
- nécessite la collaboration entre un établissement d’enseignement et un foyer de SLD;
- il vise à améliorer la qualité de la formation et des expériences cliniques afin de préparer une main-d’œuvre possédant des connaissances, des compétences et un intérêt pour les soins gériatriques;
- il favorise la recherche et l’intégration de la recherche visant à améliorer les SLD;
- il crée une synergie entre la recherche, l’éducation et les soins cliniques;
- il améliore les résultats sur la santé des résidents.
En Ontario, les foyers de soins de longue durée (anciennement appelés maisons de retraite) sont des endroits où les adultes peuvent habiter et obtenir de l’aide pour la plupart ou la totalité des activités quotidiennes et ont accès à des soins infirmiers et personnels 24 heures sur 24. Les résidents peuvent s’attendre à y recevoir beaucoup plus de soins infirmiers et personnels qu’ils en recevraient généralement dans une maison de retraite ou dans un logement supervisé.
Pour en savoir plus, consultez la page Aperçu des soins de longue durée (Gouvernement de l’Ontario, 2014).
L’idée d’amener les étudiants dans un milieu d’apprentissage en foyer de SLD a été explorée pour la première fois dans les années 1980, aux États-Unis. Deux grands groupes de foyers de SLD à vocation universitaire ont été créés, l’un financé par le National Institute of Aging et l’autre par la Robert Wood Johnson Foundation. Les deux groupes avaient des objectifs semblables pour ce qui est d’établir des collaborations entre les établissements d’enseignement et les foyers de SLD, mais étaient axés sur des disciplines différentes : le programme du National Institute of Aging visait les étudiants en médecine et le programme de la Robert Wood Johnson Foundation visait les étudiants en soins infirmiers. Les deux programmes ne mettaient pas non plus l’accent sur la même chose, le programme du National Institute of Aging étant axé sur la recherche et celui de la Robert Wood Johnson Foundation sur le perfectionnement de la main-d’œuvre.
La Robert Wood Johnson Foundation a aussi financé l’évaluation exhaustive de ses onze programmes de foyers de SLD à vocation universitaire. Selon les résultats, la participation à un tel programme permettait aux étudiants en soins infirmiers de mieux percevoir les foyers de SLD comme un choix de carrière plus attrayant et d’accroître leurs compétences professionnelles (Barnett et coll., 2011). De plus, les résidents ont été moins souvent transférés dans des hôpitaux de soins de courte durée, avaient un meilleur état fonctionnel et se sont dits plus satisfaits (Lipsitz, 1995).
Bien que ces foyers de SLD à vocation universitaire aient donné des résultats louables, le financement de ces initiatives a pris fin et de nombreux foyers de SLD à vocation universitaire ont par la suite été fermés. Parmi ceux qui ont été maintenus, plusieurs caractéristiques étaient évidentes, notamment la capacité d’adaptation aux conditions locales et la volonté que toutes les parties collaboratrices en bénéficient. Par exemple, l’offre de possibilités de formation au personnel actuel des foyers de SLD, ainsi qu’aux étudiants qui se préparent à leur carrière, a profité à la fois au foyer et à l’établissement d’enseignement, ce qui a amélioré la rétention du personnel, le recrutement des étudiants et la qualité de l’éducation, et a donné une meilleure image des SLD (Mezey et coll., 2008).
Plusieurs pays, dont l’Australie, la Norvège, les Pays-Bas et plus récemment le Canada, ont adopté le mouvement des foyers de SLD à vocation universitaire originaire des États-Unis.
Un examen approfondi de ces programmes (Barnett et coll., 2011) a permis de dégager diverses leçons et caractéristiques essentielles à la réussite (voir Tableau 2). Par ailleurs, la mise en œuvre réussie des foyers de SLD à vocation universitaire varie selon les contextes locaux, l’expertise apportée par les organismes collaborateurs et les besoins des étudiants, des organismes et des résidents.
La classe vivante aux Villages Schlegel
Les leçons tirées de ces programmes dans les foyers de SLD à vocation universitaire en tant qu’environnements d’apprentissage contextuels ont éclairé et influencé notre travail au Collège Conestoga et aux Villages Schlegel pour créer notre classe vivante. La classe prend le meilleur de ces expériences et les adapte à notre environnement en Ontario, au Canada. L’une des principales différences réside dans le fait que nous mettons l’accent sur le perfectionnement de la main-d’œuvre plutôt que sur la recherche.
Pour plus d’informations sur la classe vivante aux Villages Schlegel, visitez À notre sujet.
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